Véritables réservoirs de biodiversité, les lacs alpins et leurs milieux naturels littoraux abritent de nombreuses espèces remarquables, à l’image de la cistude d’Europe et de l’écrevisse à pattes blanches, dont les populations en déclin sont soumises à de fortes pressions : fragmentation de leurs habitats, pollutions, … Par des actions ciblées de connaissance et de protection de leurs milieux de vie, il s’agit de veiller à leur préservation.

Cistude © Conservatoire d'Espaces Naturels de Savoie
Réintroduction et mise en valeur de la cistude d’Europe sur le lac du Bourget
Lâcher de cistude en 2018 © Conservatoire d'Espaces Naturels de Savoie

Tortue aquatique originaire d’Europe, la cistude est une espèce prioritaire pour l’Union européenne et la France, du fait de sa forte régression au niveau national et de la fragmentation de ses populations.

Elle a d’ailleurs bénéficié d’un premier plan national d’action, animé par le CEN Savoie, qui s’est achevé en 2015. Celui-ci a soutenu la réintroduction de l’espèce sur les rives du lac du Bourget, d’où elle était considérée comme disparue depuis le début des années 1990.

Dans la continuité des actions de préservation précédemment entreprises sur le lac du Bourget, un programme d’actions a été développé dans le cadre du projet Grands Lacs Alpins, comprenant :

  • l’amélioration de l’entretien des milieux de vie de l’espèce au nord et au sud du lac (sites de ponte, voie de déplacement, lieu d’hivernage…) par des travaux de débroussaillage notamment ;
  • la poursuite du contrôle des tortues invasives (tortues de Floride) qui concurrencent l’espèce (places ensoleillées, nourriture…), par la récupération d’individus auprès du public et des prélèvements (en nature) ;
  • la mise en œuvre d’une opération de lâcher : il s’agit dans le cadre d’un partenariat avec 3 parcs zoologiques, de procéder au peuplement d’un 3ème  point de présence sur le lac, assurant une jonction entre les 2 noyaux de population déjà implantés au nord et au sud du lac ;
  • la poursuite de la communication auprès des acteurs socio-économiques (pêcheurs, acteurs du tourisme…) et du grand public.

L’opération de lâcher de cistude prévue au projet s’est tenue le 16 mai 2018. Une centaine de jeunes individus ont ainsi pris leurs quartiers dans les plans d’eau de Chautagne. Ils ont ensuite été suivis durant 6 mois par radiopistage, afin d’étudier la façon dont ils ont exploré et occupé leur nouveau territoire.

Retour en vidéo sur cette opération : https://www.youtube.com/watch?v=tzFk5gRHTn8

 

Un bilan du programme de réintroduction de la cistude sur les rives du lac du Bourget a également été prévu. En estimant les taux de survie et les effectifs en place sur les différents noyaux de population actuellement implantés, ce travail doit permettre d’évaluer le succès du programme.

Pour en savoir plus sur le programme de réintroduction et de préservation de la cistude d’Europe, cliquez sur ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=yDrweUS6ap0

Préservation d’une population d’écrevisses à pattes blanches sur le lac de Ste-Croix
Ecrevisse à pattes blanches © Conservatoire d'Espaces Naturels de Savoie

Au cœur du Verdon, le domaine de Valx-Félines s’étend sur près de 250 hectares de forêts et de terres agricoles. La richesse et la renommée agricole du domaine, autrefois aux mains de familles nobles qui confiaient leur propriété en fermage à des paysans, tient à sa ressource en eau, dans une région souvent confrontée à la sécheresse. Alimenté par deux sources principales, un ingénieux système d’irrigation gravitaire a été aménagé dès le XVIIème siècle. Il se compose d’un réseau de canaux en pierre sèche, reprenant un système traditionnel de la Provence.

Alors que le domaine est devenu propriété du Conservatoire du Littoral en 1993, une population d’écrevisses à pattes blanches a été découverte dans l’un des canaux en fonctionnement. Cette espèce originaire d’Europe de l’ouest présente un enjeu patrimonial très fort de préservation, de par son caractère bioindicateur (grande sensibilité à la qualité de l’eau) et de par son inquiétante régression généralisée.

Un premier diagnostic a permis de constater une problématique d’alimentation en eau de ce canal : débordements l’hiver et débit très faible l’été. Or, le développement récent des activités agricoles sur le domaine (chèvrerie, maraîchage) induit une demande croissante de prélèvement en eau sur ce canal.

Il s’agit dans le cadre du projet de :

  • réaliser les études nécessaires à la compréhension du fonctionnement hydraulique et hydrogéologique de ce réseau de canaux ;
  • proposer les solutions techniques pour maintenir une bonne qualité d’eau, en quantité suffisante tout au long de l’année, nécessaire à la préservation de la population d’écrevisses.